Vaccination par les pharmaciens : « un rendez vous manqué » selon l’ANEPF - 25/03/2015 - Actu - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
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Vaccination par les pharmaciens : « un rendez vous manqué » selon l’ANEPF

Alors que le projet de loi de santé va être examiné en séance publique à partir du 31 mars à l’Assemblée nationale, l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) déplore la suppression par la Commission des affaires sociales de l’article 32 autorisant la vaccination par les pharmaciens.
vaccination

Pour les futurs pharmaciens, refuser la possibilité de vaccination « s’apparente aujourd’hui à un véritable déni de bon sens de la part du gouvernement français et donc à un renoncement à la perspective de préserver la santé publique française », alors que le pharmacien peut remplir pleinement son rôle de conseil et d’information pour améliorer l’adhésion des Français à la vaccination et donc faire progresser la couverture vaccinale. 

L’ANEPF cite les bons résultats en termes de progression du taux de vaccination des primovaccinés de plusieurs pays européens (Angleterre, Etats Unis, Irlande ou encore Portugal) qui ont déjà autorisé cette pratique aux pharmaciens (une progression de 10 à 25 % selon les pays). 

Quant à la question du manque de formation des pharmaciens à l’acte vaccinal souvent évoquée par les opposants de cette solution, les représentants des étudiants considèrent que « cet apprentissage pourrait être effectué dans un cadre logique, pédagogique, et formateur ». « Une formation pratique qui pourrait très facilement s’opérer lors du stage hospitalo-universitaire de 5e année », indique le communiqué de l'ANEPF. Pour les pharmaciens déjà diplômés, « les dispositifs de formation continue, très suivis par la profession, pourraient répondre à ce besoin », selon l'association.

L’ANEPF appelle désormais à un nouveau débat sur la vaccination par le pharmacien avec tous les professionnels de santé impliqués.



Les dernières réactions

  • 25/03/2015 à 10:53
    pigeonneau
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    Ce qui fait défaut aux étudiants, c'est malheureusement la naïveté et le manque d'expérience sur le terrain. La vaccination est chronophage d'une part, nous attiserons la foudre de nos confrères médecins et infirmiers d'autre part. Si le pharmacien peut vacciner, pourquoi le médecin ou l'infirmier ne pourrait-il pas dispenser de médicaments ? A chacun sa spécialité, ainsi préserverons nous peut-être une solidarité entre les différents acteurs du corps médical.
  • 25/03/2015 à 12:58
    kokok
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    Naïveté certes manque d'expérience certes mais la vaccination représente à mes yeux ainsi qu'à bon nombre d'étudiants une très grande avancée dans la reconnaissance de notre statut de professionnel de santé.
    Notre spécialité à tous reste la santé .
    Se raccrocher à sa profession comme décrite par la loi révèle plus de la peur de perdre son statut qu'autre chose.
    Il en est de même des médecins qui ont peur de perdre leur patients au profit des pharmaciens.
    Les pharmaciens ont de leur coté peur de se faire attaquer par les médecins et les infirmiers.
    cependant il convient de penser un peu plus à la profession qui a perdu beaucoup de son attractivité au cours des dernières années.
    Combien de fois n'ai je pas entendu les pharmaciens se faire traiter d'épiciers ou de commerçants?
    Le pharmacien est actuellement éloigné du public derrière son comptoir. la vaccination pourrait contribuer à améliorer son image et serait très bénéfique à la profession.
  • 25/03/2015 à 13:05
    Soulk
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    Le problème des pharmaciens expérimentés c'est qu'il n'ont pas le dynamisme et préfèrent se lamenter chaque jour du dépérissement d'une profession en refusant toute tentative d'évolution des missions.

    Vacciner n'est pas du rôle du pharmacien ? En effet, ce n'est pas parmi des missions du pharmaciens des années 80. Cela ne faisait pas non plus partie des missions des infirmiers des années 80. Ça choque quelqu'un aujourd'hui qu'un infirmier vaccine ? Non ? Et pourtant "vacciner, ce n'était pas leur métier" il a 10 ans. Quel es le souci ? L'acte d'injection ? Les pharmaciens biologistes prélèvent du sang, non ? Ils sont pharmaciens.

    Les missions réellement effectuées par les pharmaciens s'amenuisaient de plus en plus, du fait de l'industrialisation, de la centralisation de certaines tâches, de l'accès à l'information largement développé pour les patients, au point que nombres de pharmaciens sont considères comme des épiciers ou des cosmétologues. En réponse à cela, des étendues des missions de santé des pharmaciens sont proposées (entretiens pharmaceutiques, éducation thérapeutique du patient, vaccination...) et que répondent les professionnels ? "Non. C'est trop chronophage, c'est pas notre métier, ça sert à rien, on veut des sous."

    De telles démarches, sont compréhensibles, mais uniquement si derrière on ne s'offusque pas de ne pas être considéré. Elles sont compréhensibles, mais en revanche elles ne sont pas respectables. Elles le seraient si elles ne revenaient pas à refuser à la génération suivante d'exercer la profession comme elle l'entend. Personne ne vous obligera vous à vacciner. Pourquoi être contre le fait que les volontaires le fassent ?

    On parle de solidarité entre les professions. La vaccination par les pharmaciens ne videra pas les cabinets de médecins. Elles ne privera pas les infirmiers d'un nombre incroyable d'actes (ils font moins de 10% des vaccins). Elle vise à ouvrir la vaccination à un public qui ne prendra pas la peine d'aller voir 2 fois un médecin pour un vaccin, et prend encore moins rendez-vous avec les infirmiers.
  • 25/03/2015 à 19:35
    pigeonneau
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    Pensez-vous réellement que la reconnaissance due aux pharmaciens se voit récompensée par rapport à la multiplicité des missions qui lui sont attribuées ? Les entretiens AVK ou asthme sont-ils suffisants pour ne pas être traités d'épiciers ?

    @ kokok : La bonne réponse, c'est que pour être reconnu en tant que tel, il est important d'être très bon dans notre domaine, à savoir le médicament, TOUS LES JOURS. Lors d'un conseil ou d'une dispensation, observez bien : la posologie et la durée de traitement est-elle mentionnée par le professionnel de santé (pharmacien, préparateur, apprenti dans les cas frauduleux) ? Les questions posées sont-elles suffisantes et pertinentes, tout comme les réponses ? Et les conseils associés (alimentation, hygiène de vie...)? Et je ne parle même pas du simple bonjour/au revoir/merci...

    Si l'on se contente de "vendre" des boîtes, oui nous sommes des épiciers. On est traité de la sorte car le minimum syndical n'est pas fait (je vous renvoie aux différentes enquêtes faites par UFC Que Choisir), où la moitié des pharmacies d'officine ne relevait pas l'intéraction aspirine/ibuprofène. Cela est dû essentiellement à la routine, où on a "la flemme". Etre reconnu par le public, c'est avant tout bien faire son travail. Je trouve pour ma part plutôt malheureux qu'il faille des entretiens rémunérés pour que les pharmaciens/préparateurs se donnent la peine de poser les bonnes questions, cela devrait aller de soi.

    Ca, c'est pour la reconnaissance.

    @ Soulk : Venons-en à l'acte de vaccination. Les pharmaciens, avec une formation, seraient capables de vacciner, ce n'est pas la question. Mais on y gagne quoi (pharmacien titulaire/adjoint) ? De la reconnaissance supplémentaire, je n'y crois pas. Le titulaire paye des charges pour le personnel, si le pharmacien prend 10 minutes pour un vaccin, alors qu'on est en hiver (grippe) et qu'il est 17-18h, le préparateur a un problème avec son ordo et a besoin de l'avis du pharmacien, les patients s'impatientent vu la queue...et partent. Ah tiens, y en a d'autres qui font la queue pour faire le vaccin, mais seul le pharmacien peut le faire...Parce que oui, chers étudiants, la pharmacie c'est aussi un commerce, si on perd des clients, le CA diminue, ceci conjugué à la baisse des prix et aux déremboursements, voilà pourquoi une pharmacie ferme tous les 3 jours et met des personnes au chômage. Oui, il faut de l'argent, mais pas forcément pour s'en mettre plein les poches, pour SURVIVRE avant tout. Et l'adjoint ? Pour ma part, je suis adjoint, je ne me sentirai pas plus valorisé parce que je peux vacciner les patients. Je n'aurai pas de prime non plus. De plus, ayant moins de la trentaine, je pense faire partie de cette "nouvelle génération" (bien que pas si jeune que ça), et tous nous n'avons pas forcément la même opinion.

    Nous sommes pharmaciens, si notre profession est maltraitée, à nous de la défendre avant tout verbalement vis-à-vis des patients, ainsi que des autres professions.
  • 26/03/2015 à 14:49
    Soulk
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    Oui donc c'est bien ce que je pensais : vous êtes incapables d'imaginer une évolution des pratiques.
  • 26/03/2015 à 17:49
    pigeonneau
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    Pour y gagner quoi ?
  • 26/03/2015 à 17:55
    Soulk
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    Des vies.
  • 26/03/2015 à 19:48
    Kannah
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    Soulk, c'est un poil naïf de ta part. Je suis comme Pigeonneau : jeune assistant de moins de 30 ans. Et je pense comme lui que si les étudiants connaissaient déjà leurs DCIs / posologie / CI absolue, ca serait déjà un meilleur début pour améliorer la profession que de se jeter sur le premier "bout de viande" venu. Car quand je vois les étudiants qui viennent dans ma pharmacie, j'me dis que c'est clairement pas gagné.
  • 26/03/2015 à 19:52
    Kannah
    alerter
    Je ne rejette pas le fait de voir mes pratiques évoluées : je trouve ça même intéressant. Néanmoins, se faire avoir par un appât (vaccination) alors que derrière, on se prend des diminutions de prix à tour de bras et des réglementation tirées par les cheveux, je trouve ça stupide.

    Devenons bon dans le médicament (ce qui manque à beaucoup d'étudiants / professionnels), et on reparle de reconaissance
  • 27/03/2015 à 00:16
    pigeonneau
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    Pharmacien qui vaccine = sauve plus de vies ? Si les gens ne veulent pas "mourir", il suffit d'aller voir le médecin. Après tout, même une attente de 2h pour pouvoir vivre (soi-disant), je trouve que c'est pas cher payé.
  • 28/03/2015 à 09:38
    Jean
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    @soulk. 25/03/2014 "Cela ne faisait pas non plus partie des missions des infirmiers des années 80. Ça choque quelqu'un aujourd'hui qu'un infirmier vaccine ? Non ? Et pourtant "vacciner, ce n'était pas leur métier" il a 10 ans. Quel est le souci ?"
    Lisez l'arrêté du 6 janvier 1962 fixant liste des actes médicaux pouvant être pratiqués également par des auxiliaires médicaux avant d'écrire des inepties !
    Les injections sont un acte infirmier depuis que ce métier existe enfin ! Et les infirmiers sont formés à cela tout au long de leurs trois années d"études et le pratiquent quotidiennement.
    Là on fait n'importe quoi. On veut donner le droit aux pharmaciens de vacciner sans même avoir prévu la formation ni les conditions de réalisation. Peut-être en 5ème année, peut-être le DPC. Mais quel amateurisme ! Est-ce comme cela qu'on va instaurer la confiance en la vaccination chez nos concitoyens ?

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