30 septembre : retour sur la manifestation parisienne - 30/09/2014 - Actu - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
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30 septembre : retour sur la manifestation parisienne

A 14 heures, le cortège venu des Invalides est bloqué par les forces de l’ordre devant le Sénat. Les organisateurs évoquent un chiffre de 5000 participants.
Etudiants, adjoints et titulaires entonnent des chants hostiles à la réforme. Sur le parcours, une officine qui avait choisi de rester ouverte a été contrainte à la fermeture sous les huées des manifestants.

Devant le Sénat, le cortège fait finalement demi tour. Les terrasses des cafés du quartier de l’Odéon sont remplies d’officinaux en blouse blanche. Par le métro, le gros des troupes atteint le ministère de l’Economie.

Deux titulaires de la région parisienne d’une cinquantaine d’années, dont l’un a perdu son équipe dans la foule, sont formels : « les groupes financiers et la santé, c’est pas compatible ! ». L’un des deux a suivi le mot d’ordre des syndicats, sans adhérer à aucun pour le moment. « Je suis prêt à me syndiquer maintenant. Les événements ont servi de détonateur ».

Arrivée le jour même de Montpellier, Marie-Josée Augé-Caumon, conseillère à l’USPO, n’a jamais vu une telle mobilisation en plus de 20 ans de syndicalisme. « Jamais la profession n’avait été autant en danger, rappelle t-elle. Cette fois, les trois piliers de l’officine sont menacés : monopole, capital et règles d’installation. A cela s’ajouterait une libéralisation de la vente en ligne ! »

Une piste récemment évoquée par la ministre de la Santé serait la suppression de l’AMM de certains médicaments. « L’AMM, c’est la barrière. Si l’ANSM estime que des médicaments ne doivent plus avoir ce statut, c’est à elle d’en décider ». Quant à l’entrée de capitaux extérieurs à la profession dans ceux des officines, la représentante syndicale n’en voit pas l’intérêt. « On a toujours fait nos investissements nous mêmes. Pour l’équipement informatique, personne ne nous a donné d’argent. On est certainement la profession la plus en pointe.»

Autre piste envisagée dans son rapport par l’Inspection générale des finances (IGF), la fin du concours en pharmacie. Victorien Brion, président de l’ANEPF (Association nationale des étudiants en pharmacie de France), en 6e année filière officine, s’y oppose. « Le ministère de l’Enseignement supérieur estime que cela n’est pas à l’ordre du jour. De toute façon, cela ne concerne pas les étudiants en pharmacie. Une expérimentation est en cours pour évaluer la première année commune aux études de santé ».

Inquiets pour l’avenir de la profession, les étudiants se sont largement mobilisés. « Cela a été facile. Quelque soit la filière suivie, ils veulent se dresser contre cette attaque de l’indépendance du pharmacien », indique le responsable de l’ANEPF, évoquant le chiffre de 600 étudiants dans les rues de Paris, 800 à Lille ou encore plus de 700 à Lyon.

Certains étaient venus de la faculté de Chatenay-Malabry. Les cours ont été aménagés pour ne pas entraver la mobilisation estudiantine. « Notre doyen est présent et aussi certains professeurs de la filière officine ». Yoann et Lucas, en 3e et 4e année, s’insurgent contre la mise à disposition en grande surface de médicaments « à des patients qui ne savent pas toujours s’en servir ». Travaillant en officine, ils donnent systématiquement des conseils aux clients, même pour ceux qui connaissent la posologie et quitte à « passer pour des emmerdeurs ».

« Nous recevons 200 clients par jour et il y en a toujours 5 ou 6 qui ressortent de l’officine sans rien acheter »
, indique Jean-Emmanuel Medioni, titulaire à Fresnes (Val-de-Marne). Il est venu avec toute son équipe. La réforme envisagée par Bercy a permis d’échanger sur des sujets jamais abordés, notamment au niveau économique. « L’occasion de prendre conscience qu’employeurs et salariés doivent rester soudés car ils sont liés.»

« Nos patients, on les connaît. Les autres professionnels de santé, aussi. On ne peut pas nous demander d’un côté d’être encore plus attentifs aux patients, de s’impliquer dans la coopération interprofessionnelle et de l’autre, d’autoriser la vente de médicaments en dehors des pharmacies », estime Stéphane Bour, président de l’Union des pharmaciens de la région parisienne. Cette mobilisation inédite, « ça va faire réfléchir » les ministères de la Santé et de l’Economie, estime t-il. Le représentant officinal est enclin à des changements pour la profession, mais « dans le sens de la santé publique ». Pour les prochains jours, il considère que la grève des gardes et la signature de pétitions doivent se poursuivre. « Une autre manifestation est à prévoir si cela ne bouge pas », indique t-il.

A 15 heures pétantes, les autres professionnels de santé libéraux (biologistes, médecins généralistes, ophtalmologistes, dentistes, prothésistes dentaires...) arrivent sur les lieux. Les responsables de la profession se félicitent de cette mobilisation à l’échelon des régions et des départements, qui lui donne une envergure nationale. Depuis une petite estrade, ils haranguent les manifestants. Certains d’entre eux seront reçus au cabinet du ministre de l’Economie en fin d’après-midi.



Matthieu Vandendriessche

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